Nos conseils pour filtrer et purifier son eau en randonnée
Novembre 2023
« L’eau en randonnée est un sujet critique et partir sans ce poids supplémentaire dans le sac à dos est confortable. Mais pour autant, on ne doit pas négliger le risque de déshydratation. Il est donc stratégiquement important d‘exploiter au mieux les sources d’eau naturelles que vous rencontrez sur votre chemin, et ce, sans risque de vous intoxiquer avec les pathogènes présents dans l’eau tels que les bactéries, protozoaires et virus qui invisibles à l’œil nu et redoutables pour notre organisme. A cela s’ajoutent les polluants tels que les métaux lourds, produits chimiques, pesticides, médicaments et micro particules. Heureusement, il existe des systèmes de filtration et de purification compacts et légers vous permettant de rendre une eau potable rapidement sur les sentiers de randonnée.
Etape 1 : planification de la randonnée et repérage des sources d’eau
A l’aide des cartes, applications GPS ou de conseils via les réseaux sociaux, repérez un maximum de points d’eau le long de votre itinéraire et essayez de collecter les informations les plus récentes possibles sur leur état. Une fois sur le terrain, vous éviterez les eaux stagnantes, sauf en cas d’extrême urgence et seulement si vous avez emporté un système de purification adapté. Préférez les eaux mobiles et essayez de prélever l’eau au plus haut de sa source afin de minimiser les risques de contamination de l’eau à cause d’une carcasse d’animal ou de plantes toxiques qui se trouveraient en amont. Pour remplir votre contenant (gourde, réservoir d’eau…), placez-le dans l’eau dans le sens du courant. Cela limitera la quantité de matières en suspension (végétaux, terre, minéraux...) dans l’eau récoltée.
Etape 2 : filtration de l’eau
La filtration sert précisément à éliminer les particules en suspension, clarifiant ainsi l'eau. Cependant, cela ne garantit pas que l'eau soit potable, car les micro-organismes pathogènes ne sont pas nécessairement retenus ou supprimés par ce processus. Malgré cela, filtrer l'eau est bénéfique pour plusieurs raisons. Tout d'abord, cela permet de boire une eau sans débris, ce qui est plus agréable. Ensuite, si on applique une méthode de purification par la suite, comme la chauffe à ébullition ou l'exposition aux UV, la filtration préalable évite d'encrasser le système purificateur avec des sédiments, facilitant ainsi son entretien et augmentant sa durée de vie.
Pour une filtration basique, un simple tissu comme un bandana peut suffire. Toutefois, je préfère utiliser un dispositif plus élaboré, comme le sac de filtration Millbank, un sac en toile robuste autrefois utilisé par les soldats britanniques. On le trempe d'abord pour qu'il absorbe l'eau, puis on le remplit et l'eau s'écoule lentement à travers, laissant les sédiments derrière.
Sac de filtration en action
Si ma source d’eau est chargée en sédiments, je la filtre avec ce sac avant de la purifier avec un de mes filtres, par ébullition ou traitement chimique.
Etape 3 : purification de l’eau
Le but cette fois est de rendre l’eau potable sans risque d’ingérer quoi que ce soit qui vous rende malade. La méthode la plus simple consiste à faire bouillir l’eau après filtration, pendant une minute si vous vous trouvez au niveau de la mer et pendant trois minutes si vous êtes en altitude. La deuxième méthode est la purification chimique, à base de chlore, d’iode ou de javel sous forme de gouttes ou de comprimés. On peut citer les pastilles Micropur. Elles nécessitent de patienter un certain temps avant de consommer l’eau (en général 30 minutes).
La troisième méthode de purification est le traitement par UV. Placer une bouteille (faite d’un plastique qui ne retient pas les rayons UV) au soleil pendant 6 à 24 heures rend inoffensifs les bactéries, virus et protozoaires si l’eau est relativement claire (les turbidités ralentissent voire empêchent l’action des rayons UV). Mais cette méthode est lente et dépendante des conditions d’ensoleillement. Ce principe d’utilisation des UV a été repris par la technologie sous la forme du Steripen, un purificateur électronique qui, immergé dans l’eau et remué, détruit les pathogènes dans un litre en 90 secondes pour. Deux contraintes à ce modèle : si l’eau est chargée en sédiments, il faudra la filtrer d’une part, et vous serez dépendant de sa batterie d’autre part.
La hausse des demandes de filtre à eau par les amateurs de nature a créé le développement de nombreuses technologies par les marques. Il est aujourd’hui facile de trouver un produit qui assure à la fois la filtration et la purification, comme des gourdes filtrantes, des pailles ou encore des pompes. En plus d’être pratiques, elles sont faciles à utiliser. Ces purificateurs emploient différentes méthodes de purification et filtration comme les filtres céramiques, le charbon actif, l’échange d’ion… Avec un minimum de recherche, vous trouverez forcément un modèle qui correspond à vos attentes en termes de poids, d’encombrement, de simplicité d’utilisation et de performances.
Si, dans le passé, les solutions de filtrations étaient conçues pour neutraliser uniquement les bactéries, protozoaires et virus, les enjeux environnementaux, la pollution des sols et des cours d’eau ont ajouté des critères de qualité au différents fabricants, comme la filtration des métaux lourds, microparticules, pesticides et produits chimiques divers. J’aurais tendance à préciser que les filtres ont toujours des limites que le marketing tente d’ignorer, notamment concernant la filtration des virus. Quand on annonce qu’un filtre neutralise LES virus, je préfèrerais qu’ils disent DES virus, l’exhaustivité en la matière étant (peut-être) présomptueuse. Mais utilisant de nombreuses références en filtration et purification (des marques telles que Grayl, Katadyn, MSR, Sawyer, Öko) depuis des années, je n’ai jamais eu de problème. Lyophilise & Co est très représentatif de ce qui existe sur le marché :
- Gourdes filtrantes souples ou rigides
- Filtre à pompes
- Pailles filtrantes
- Comprimés
- Jerricans pour expédition
- Filtres de rechange
- Filtres en bidon pour la maison
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Note : si vous êtes perdu parmi tous ces filtres, nous vous avons concocté un guide d'achat pour bien choisir son filtre à eau. |
Etape 4 : entretien de votre filtre à eau
Quel que soit le filtre que vous choisissez, veillez entre chaque utilisation à bien respecter les indications concernant son entretien, son nettoyage et son stockage, cela vous évitera de partir confiant avec un filtre où des pathogènes auraient eu le temps de se développer.
Dans la majorité des cas, il est recommandé de nettoyer votre filtre après chaque utilisation, de bien le sécher et de le stocker dans un endroit approprié. »
Merci à Yves JEAN, instructeur de bushcraft et secouriste, pour la rédaction de cet article.
Pour apporter une précision, les fabricants utilisent le terme filtres à eau pour les systèmes qui éliminent les bactéries et les protozoaires. Le terme purificateurs d’eau est, quant à lui, utilisé pour définir les systèmes qui éliminent des virus en plus. Lyophilise & Co a fait le choix de conserver ces nominations, différentes de celles expliquées par Yves Jean dans son article, afin de ne pas perdre les acheteurs.
Si cet article vous a convaincu d'acquérir un système de filtration, voici les modèles les plus populaires chez les randonneurs :
