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Comment se réchauffer la nuit en bivouac ?

Avoir froid la nuit chez soi n’est pas tellement dérangeant. On se réveille, on se lève et on va chercher une couverture supplémentaire. Mais quand ça nous arrive en bivouac, ça devient plus embêtant. Dans le meilleur des cas, on passe juste une nuit horrible sans fermer l'œil une seule seconde et dans le pire, cela peut nous mener à l’hypothermie. Alors pour éviter ce genre de situation, voici 10 astuces pour ne pas avoir froid la nuit pendant vos bivouacs en randonnée :

 

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1. Bien manger avant d’aller dormir

Sauter un repas n’est jamais une bonne idée, surtout lors d’une activité physique. Le corps a besoin de carburant et bien manger est essentiel, même la nuit au repos. C’est ce qui va permettre à votre organisme de continuer à fonctionner normalement et notamment produire de la chaleur.

Mais attention, bien manger ne veut pas dire se goinfrer ! Le système digestif engloberait environ 10% de l’énergie sur une journée entière. Trop manger est trop exigeant pour l’organisme qui se concentrerait sur cette tâche au lieu de vous réchauffer.

Enfin, essayez dans la mesure du possible de manger des repas chauds. Le plus courant en randonnée est d’opter pour des repas lyophilisés. C’est réconfortant et nutritif après une journée d’effort. Par ailleurs, la chaleur des aliments peut contribuer à réchauffer votre organisme.

 



2. Buvez du thé et faites pipi !

L’hydratation va de paire avec l’alimentation. Elle est toute aussi importante. On ne parlera pas du fait de bien s’hydrater en journée, vous connaissez la chanson. Mais avant de dormir, c’est également important. Un corps déshydraté ne fonctionne pas correctement. Encore une fois, votre organisme doit compenser et ne remplit que partiellement la fonction de vous réchauffer.

Après votre repas, il peut également être intéressant de boire une boisson chaude. Cela peut être un café ou un thé si la caféine et la théine ne vous empêchent pas de dormir. Sinon une tisane fera très bien l’affaire. La tasse vous réchauffera les mains et la boisson réchauffera votre organisme.

Comme pour l’alimentation, attention tout de même à ne pas trop boire. Le risque est d’avoir envie d’uriner dans la nuit. Il faut alors, a minima, sortir du sac de couchage si vous avez les accessoires adéquats pour faire vos besoins dans la tente ou sinon sortir de la tente. Dans les deux cas, votre organisme se refroidira. C’est donc une mauvaise idée.

En parlant de besoins, il est important de ne pas attendre d’avoir envie d’uriner. C’est une astuce bien connue chez les randonneurs : aller faire pipi avant de dormir. Sinon, le corps va consommer énormément d’énergie. De l’énergie qu’il n’utilisera pas pour vous réchauffer. 

3. Bien s’isoler du vent

C’est surtout valable si vous dormez en hamac ou à la belle étoile. Cela paraît logique mais évitez de vous exposer au vent. Pour cela, soit vous optez pour un abri naturel avec pare-vent à la Robinson Crusoé avec des branches et du feuillage. Sinon, plus des arbres ou un muret feront également l’affaire. En cas de bivouac sur des sommets enneigés, les plus confirmés d’entre vous se construiront un igloo.

Sinon, il existe le tarp. C’est une solution payante mais qui apporte énormément de confort. Un tarp est une bâche permettant à la fois de se protéger de la pluie et du vent. Si aucun de ces moyens ne vous convient, la tente fait évidemment l’affaire. C’est imperméable et ça coupe le vent. Mais vous devrez la porter sur le dos la journée.

 



4. Avoir un matelas isolant

Le matelas n’a pas seulement vocation à vous apporter du confort. Il a également pour but de vous isoler du froid. Ce n’est pas lui va réchauffer, soyons clairs. En revanche, il va vous éviter d’avoir froid. Contrairement aux idées reçues, la fraîcheur vient principalement du sol et non de l’air. Un matelas gonflable ou autogonflant qui n’isole pas, c’est la certitude d’avoir froid.

Pour savoir si un matelas à une bonne résistance thermique, il faut regarder la R-Value. Cette norme est standard et commune à tous les matelas. Plus ce chiffre est élevé, plus le matelas est isolant. Pour un bivouac en été, une R-Value de 1 à 2 est généralement suffisante (à condition de ne pas monter trop haut en altitude). Mais en rentrant dans l’hiver, un matelas avec une R-Value supérieure à 4 devient obligatoire si vous ne voulez pas avoir froid en dormant. Si vous prévoyez de dormir en hiver à haute altitude, alors une R-Value supérieure à 6 s’impose. Notez qu’il est possible de superposer deux matelas pour additionner la R-Value. Ainsi, si vous possédez un matelas en mousse et un matelas gonflable, cela peut faire l’affaire.

A lire : que veut dire la R-Value d’un matelas ?

5. Le sac de couchage est impératif

Tout comme l’alimentation va de paire avec l’hydratation, le matelas va de paire avec le sac de couchage. Un duvet fonctionne de la manière suivante : il emprisonne la chaleur que votre corps dégage. Ainsi, plutôt que celle-ci se répande dans l’air, elle reste contenue dans votre duvet. 

Pour cela, la première chose est de choisir un sac de couchage à sa taille. S’il est trop petit, vous ne rentrerez pas entièrement dedans et ne pourrez donc pas le fermer. S’il est trop grand, l’espace vide sera inutile et il faudra plus d’air pour vous réchauffer. Pour bien choisir sa taille de sac de couchage, il est préconisé de prendre un duvet 25 à 30 cm plus grand que soi. Quand vous mettez la capuche, celle-ci doit arriver au niveau de votre nez.

Ensuite, une fois que la taille est correcte, assurez-vous d’avoir une température de confort semblable à celle que vous aurez en bivouac. Cette donnée est indiquée sur l’étiquette des sacs de couchage des principaux fabricants (Therm-a-Rest, NEMO, Cumulus…). Ne la confondez pas avec la température limite confort et la température extrême, qui sont peu pertinentes puisque, pour la première, vous aurez quand même froid, et pour la deuxième, vous risquez l’hypothermie et la mort.

Enfin, si vous possédez un sac de couchage en duvet (et non en synthétique), veillez à le déplier suffisamment tôt pour qu’il puisse prendre son gonflant. Si ce dernier est compressé dans votre sac toute la journée et que vous le sortez deux minutes avant de dormir, il n’aura pas le temps de reprendre toutes ses propriétés et vous risquez d’avoir froid les premières minutes.

 

6. Avoir un drap de sac

Si après toutes ces astuces pour dormir sans avoir froid en bivouac, vous avez quand même froid alors vous faites partie des frileux ! Mais cela ne veut pas dire que le bivouac hivernal vous est hors de portée. Il reste encore quelques astuces à commencer par le drap de sac. Il s’agit d’un léger drap qui vient se mettre dans le sac de couchage. Ce qu’on appelle également sac à viande est un accessoire compact, léger et permettant de gagner quelques précieux degrés. 

Si vous souhaitez en acquérir un, sachez que le gain en degré donné par les fabricants est généralement un poil exagéré. Par exemple, le drap de sac Sea to Summit Thermolite Reactor Compact Plus affiche un gain de température de 11°C. En réalité, vous gagnerez plus 7 à 8 °C, ce qui reste fort utile dans bien des situations.

7. Ne mettez pas trop de couches de vêtements

C’est un mauvais réflexe que l’on aurait tous : empiler les vêtements. Outre le fait que cela est désagréable pour dormir, le risque est de transpirer. Et la transpiration est l’ennemi du bivouaqueur. C’est le meilleur moyen de créer l’effet inverse et d’avoir froid par la suite.

De ce fait, il est conseillé de dormir avec le moins de couches possible. Des sous-vêtements thermiques et un t-shirt en laine mérino feront l’affaire. Le mérino est un matériau doux, qui limite la transpiration et qui régule la température. Parfait pour dormir en trek sans avoir froid !

Par ailleurs, s’il est peu recommandé d’empiler les vêtements, veillez malgré tout à vous couvrir les extrémités (tête, mains, pieds). Ce sont les principaux points d’entrée du froid. Le bonnet est donc obligatoire en cas de températures froides. Le buff peut faire office de bonnet. La capuche du duvet est une bonne option également. Laissez quand même votre nez et votre bouche à l’air libre. Sinon, cela peut créer de la condensation dans votre sac de couchage qui va perdre ses propriétés.

8. La bouillotte, un classique

Il existe plusieurs façons de créer des bouillottes naturelles. Pour cela, il faudra seulement chauffer de l’eau. Ensuite, mettez-la dans une gourde ou réutilisez un sachet lyophilisé vide. Il ne vous reste plus qu’à la glisser dans votre duvet, que ça soit au niveau de vos pieds ou de vos mains. Une fois que l’eau s’est refroidie, n’oubliez pas de la ressortir de votre sac de couchage.

Sinon, il existe des chauffe-mains. C’est simple d’utilisation : vous allumez le bâtonnet avec un briquet. La combustion est lente et cela permet de vous réchauffer pendant de nombreuses minutes, voire plusieurs heures pour les modèles les plus élaborés. On pense notamment au chauffe-main de la marque française CAO Outdoor.

9. Faites de l’exercice avant de dormir

Pour finir, faire de l’exercice avant de dormir est un bon moyen de se réchauffer. On sait que ce n’est pas toujours facile de se motiver après une journée de marche. Mais il n’est pas question de faire un marathon. Quelques pompes ou abdos suffiront. Le but est simplement de réchauffer l’organisme.

En faisant trop d’exercices, c’est l’effet inverse que vous produirez. Vous risquez de transpirer et de rendre vos vêtements humides. Là, c’est le froid assuré !

10. Sé réchauffer avec un feu

Allumer un feu de camp permet de se réchauffer les mains et plus généralement l’organisme. Ça peut être utile avant de dormir, en même temps que vous cuisiniez. En revanche, il est peu recommandé de le laisser allumé pendant que vous dormez, à moins que vous soyez à la belle étoile et qu’il n’existe aucun risque de départ de feu (dans une zone enneigée par exemple).

Pour la petite parenthèse, privilégiez un feu dans un réchaud à bois plutôt qu’un feu de camp. Cela permet de préserver l’environnement. En effet, un foyer à même le sol tue la faune et la flore présentes en dessous. Et c’est sans parler des cendres une fois le feu éteint ou des risques d’incendie quand il est encore allumé. 

 

Cela rejoint l’état d’esprit de Leave No Trace. Ce programme éducatif enseigne aux gens comment réduire leurs impacts sur l’environnement pendant leurs activités outdoor. 

En savoir plus sur le programme Leave No Trace, sa définition et ses 7 principes

Vous l’aurez compris, il existe de nombreuses façons de se réchauffer la nuit en rando. Ces astuces sont bien connues des amateurs d’activités outdoor. Retenez une chose : tout est une question d’équilibre. Il faut bien manger sans tout dévorer, faire un peu d’exercice sans en abuser ou encore se couvrir sans trop se couvrir pour ne pas transpirer. C’est avec le temps et la pratique que vous connaîtrez votre corps et saurez comment passer de bonnes nuits en bivouac.